Ensemble battons nous...!

Mon coup de cœur


Même si l'heure est parfois à la désespérance
Attendu que la frime gouverne et fait sa loi
Même si les années dans lesquelles on s'avance 

Ont la couleur du triste et du chacun pour soi
Même si le bonheur n'est plus une évidence 

Mais semble s'éloigner à chacun de nos pas
Même si l'on me dit que c'est perdu d'avance
Que le monde est ainsi et qu'on n'a pas le choix 

Je me bats

Même si maintenant c'est être en résistance
Et risquer d'être seul(e) que d'élever la voix
Pour dire sans relâche l'incroyable arrogance
Des plus riches que tout, des maîtres d'ici-bas
Même si le normal, c'est l'infinie souffrance
Des enfants décharnés aux yeux vidés, sans joie
Même si le correct se nomme indifférence 

Même s'ils parlent fort ceux qui baissent les bras
Je me bats


Je suis d'un temps d'espoir d'un temps de délivrance
Où l'on osait rêver, et les peuples là-bas
Faisaient tomber leurs chaînes et brisaient le silence
Oh les jolis printemps au parfum de lilas
Devant nous se levaient des matins d'innocence
Plus jamais il n'y aurait d'humiliés, de parias
Plus jamais d'esclavage, et plus de violence
N'était-ce pas simplement raison, dites-moi ?
Je me bats 


Aujourd'hui les passants sous les néons sinistres
Vont chacun dans leur bulle et pressent un peu le pas
Les voyous brassent l'or, les bornés sont ministres
Et l'on met chapeau bas devant les renégats
L'époque est au commerce l'époque est aux combines
L'homme n'est qu'un objet que la finance broie
Le futile et l'idiot remplissent les vitrines
Cependant qu'au lointain ricane l'argent roi
Je me bats
Avec mes simples mots, avec mes pauvres armes
Avec les sacrifiés, les vaincus d'autrefois
Tous ceux qui n'avaient rien que leur sang et leurs larmes
Les mineurs les canuts les pioupious les sans-droits

Avec les femmes usées, petites sœurs de misère
Des bas quartiers de boue où se terrent les rats
Avec tous ceux d'ici qu'habite la colère

Avec les méprisés et ceux qui n'oublient pas
Je me bats 


Si longtemps que j'aurai la force, qu'on le sache 
De me tenir debout, de chanter, d'être là 
Tant qu'il me restera une once de panache 
Tant que dans mes veines un sang rouge coulera
Je me battrai encore et toujours et sans cesse 

Pour saluer la vie qui palpite et qui bat 
Et quand je m'en irai ce sera sans tristesse 
Puisque d'autres viendront qui diront après moi
Je me bats !

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