Contrôles au faciès, mineurs à la rue,
détentions illégales… Des associations et la Commission nationale des Droits de
l’homme dénoncent les abus policiers et la politique de l’amalgame.
Plusieurs associations relèvent que la politique
migratoire s’est durcie depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Sur son blog
(ici : https://blogs.mediapart.fr/la-), la
Cimade note que « le volet répressif de la politique migratoire s’est
considérablement renforcé. Entre le développement des contrôles au faciès et
des contrôles frontières sous prétexte de lutte antiterroriste, et les
instructions données aux préfets après l’attentat de Marseille, le nombre de
personnes enfermées en centre de rétention administrative (CRA) a été multiplié
par deux. Ce rythme effréné se traduit par une explosion de violations des
droits des personnes étrangères par les préfectures. En métropole, depuis le 2
octobre, 41 % des personnes enfermées ont ainsi été libérées par des juges qui
ont constaté et sanctionné des pratiques administratives ou policières
illégales – contre 30 % en 2016. »
« Multiplication des violations des
droits »
« À la frontière italienne et partout sur
le territoire, les personnes migrantes font les frais d’une politique qui fait
le jeu des amalgames » dénonce Jean-Claude Mas, secrétaire général de
la Cimade, pour qui « cette politique laisse croire à l’existence d’un
lien entre immigration et terrorisme et se développe au prix d’une chasse aux
personnes sans-papiers qui se trompe de cible ».
Il n’est pas le seul à le
dire. Dans un rapport rendu en octobre mais que peu de médias ont relayé (c’est
ici : http://www.cncdh.fr/fr/), la
Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNDH), une structure
étatique qui jouit d’une certaine autonomie, s’alarme « de certaines orientations
de politiques migratoires envisagées par le nouveau gouvernement » et note
« la multiplication des violations des droits fondamentaux des personnes
migrantes ».
On peut y lire ceci : « Au cours de l’été, le
Président de la République (…) a rappelé sa volonté « d’accueillir mieux et
d’héberger tous ceux qui sont obligés d’occuper la rue et de s’installer dans
l’espace public ». Malheureusement, la situation sur le terrain est en
contradiction avec ces discours bienveillants. » La CNDH demande au
gouvernement « d’abandonner une vision réductrice des phénomènes
migratoires consistant à opposer les demandeurs d’asile aux autres
migrants ».
Elle va même plus loin en estimant que « ces atteintes
portées aux droits fondamentaux et l’absence de réponses efficientes des
pouvoirs publics conduisent à une détérioration de la confiance démocratique et
contribuent à nourrir un sentiment de xénophobie ». Rien que ça…
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