L’abstention, ce si beau cadeau



Un système si déglingué qu’il ne vaille même pas la peine d’un bulletin de vote, l’argument s’entend et se répand, et les médias le relaient abondamment, pour le favoriser sans doute.


Le « système » s’accommode pourtant fort bien de l’abstention. 

Elle lui profite évidemment, puisque les derniers votants seront toujours les mieux nantis. Sachant bien où sont leurs intérêts et qui les défendra le mieux, on peut compter sur eux pour déposer jusqu’au bout leur bulletin dans l’urne, et le bon.


Un corps électoral réduit à la moitié, au tiers des électeurs potentiels ? Quelle importance ? Cela n’empêchera pas la légitimité du vainqueur.


Quand l’offre politique se résume à un choix entre une « gauche » sociale-libérale et une droite néo-libérale, on comprend bien l’écoeurement du peuple de gauche.


Quand s’offre à lui, comme c’est le cas cette année, l’opportunité de porter au pouvoir un mouvement inédit, la France Insoumise, de bouleverser les lignes, de donner l’estocade à un PS qui constitue depuis 30 ans l’obstacle majeur à la mise en place d’une politique de gauche, il n’est plus entendable.


Bien des gens réfractaires à la participation à la farce électorale l’ont compris, et s’apprêtent à déposer un bulletin Mélenchon dans l’urne, au bénéfice du doute.


D’autres, drapés dans leur virginité, s’y refusent encore. Ce faisant, ils condamnent l’espérance portée par leurs frères et sœurs de combat. Mais s’ils ne le font pas pour eux, qu’ils le fassent pour nous !


La France Insoumise, pour ne pas rejoindre à son tour les poubelles de l’Histoire, a besoin de leur voix, la VIème république aussi, l’espoir d’une constituante, d’un peuple qui relève la tête face à l’actuelle ignominie européenne.


Voter « utile », ne pas voter, sont les deux pièges que les tenants d’un système à bout de souffle nous tendent.


Voter Mélenchon, c’est les déjouer.

 

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